Leasing social 2025 : le grand ralentissement inattendu

Léo

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Un mois après sa réouverture le 30 septembre dernier, le leasing social 2025 affiche 41 500 bénéficiaires. Un chiffre qui peut sembler encourageant, mais qui cache une réalité bien différente de l’euphorie de 2024.

Car derrière ces statistiques mises en avant par le ministère de la Transition écologique se profile un constat plus nuancé : l’engouement initial s’est rapidement essoufflé, loin de l’emballement de l’année précédente.

Un démarrage en fanfare qui s’éteint progressivement

La première semaine avait pourtant tout d’un succès retentissant. Pas moins de 35 000 voitures électriques commandées en seulement sept jours, un démarrage éclair qui laissait présager une nouvelle ruée vers l’électromobilité accessible.

Mais la suite raconte une tout autre histoire. Mi-octobre, les compteurs affichaient 39 400 contrats. Deux semaines plus tard, fin octobre, seulement 2 100 dossiers supplémentaires ont été enregistrés, portant le total à 41 500 pour un objectif de 50 000.

Le contraste avec 2024 est saisissant : l’an dernier, le plafond avait été pulvérisé en quelques jours, obligeant même l’État à élargir précipitamment le nombre de bénéficiaires pour éviter une opération éclair frustrante.

Des conditions d’accès revues à la baisse

Cette deuxième édition du leasing social s’adresse toujours à la moitié des Français les moins aisés, avec une condition inchangée : parcourir plus de 8 000 km par an. Mais le diable se cache dans les détails.

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Les aides se sont rétrécies, les conditions durcies. Le contexte a également changé avec la disparition du bonus écologique traditionnel, remplacé depuis le 1er juillet 2025 par les certificats d’économies d’énergies (CEE), moins avantageux qu’auparavant.

Un changement qui n’a pas échappé aux consommateurs, désormais plus vigilants sur la rentabilité réelle de leur futur véhicule électrique.

L’électrique face au test de la réalité

Malgré tout, le dispositif conserve ses atouts. Accéder à une voiture électrique neuve sans apport, pour moins de 200 euros par mois, avec une livraison sous six mois, reste une proposition attractive sur le papier.

Mais ce ralentissement pose une question fondamentale : le marché potentiel de l’électrique est-il aussi vaste qu’anticipé ? Après avoir conquis les convaincus de la première heure en 2024, le dispositif peine à séduire au-delà des opportunistes de l’électromobilité.

Une hypothèse se dessine : entre les restrictions budgétaires, les inquiétudes sur l’autonomie et la hausse du coût de l’électricité, le pool de candidats à la conversion électrique s’avère peut-être plus restreint que prévu.

Une liste de modèles éligibles resserrée

La liste 2025 des véhicules éligibles, publiée par l’ADEME, s’est considérablement raccourcie. Exit les productions asiatiques, jugées insuffisantes au regard du nouveau score environnemental minimal exigé.

Seuls les modèles européens passent désormais le filtre, une restriction qui limite mécaniquement l’attractivité du dispositif. Moins de choix, c’est aussi moins d’opportunités de trouver le véhicule parfaitement adapté à ses besoins.

Le gouvernement évoque une « liste d’attente » pour les dernières places disponibles, mais la vraie réussite dépendra surtout de la capacité des constructeurs européens à honorer les commandes dans les délais promis.

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Un avenir incertain pour 2026

Alors que l’édition 2025 peine à atteindre ses objectifs, l’avenir du leasing social s’obscurcit. La reconduction du dispositif pour 2026 n’est plus une évidence dans un contexte budgétaire contraint.

Ce ralentissement pose aussi une question plus large sur la stratégie de transition énergétique du pays. Si même avec des aides substantielles la demande s’essouffle, comment accélérer l’électrification du parc automobile français ?

Le tournant de l’électrique abordable

Le leasing social 2025 révèle une vérité dérangeante : l’électromobilité bon marché ne suffit plus à convaincre massivement. Entre les contraintes pratiques, les incertitudes économiques et un réseau de recharge encore perfectible, le chemin vers une adoption généralisée de la voiture électrique reste semé d’embûches.

Ce premier bilan, loin des prévisions optimistes, appelle à repenser la stratégie d’incitation. Car après l’effet d’aubaine, c’est la confiance à long terme qu’il faut désormais construire.