Trafic de Ferrari : réseau démantelé, 3 millions volés

Léo

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Les gendarmes français viennent de porter un coup sévère à la criminalité automobile organisée. Un réseau international sophistiqué, spécialisé dans le vol et le trafic de voitures de luxe, a été démantelé après plusieurs mois d’enquête. Au cœur de cette affaire : des Ferrari et autres bolides volés en Europe, maquillés en France, puis expédiés par avion vers le Moyen-Orient. Le préjudice estimé s’élève à 3 millions d’euros.

Un trafic aérien de voitures de luxe découvert à Roissy

L’affaire débute en août dernier, lorsque la Section de recherches des transports aériens (SRTA) de la gendarmerie fait une découverte troublante à l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Trois Ferrari, stockées dans un garage de transit près de Roissy, s’apprêtent à prendre l’avion direction le Moyen-Orient. Problème : ces véhicules prestigieux ont été volés en Europe.

Cette saisie n’est que la partie émergée de l’iceberg. Les militaires comprennent rapidement qu’ils sont face à un réseau criminel structuré, aux ramifications internationales. Le parquet de Lyon ouvre une enquête approfondie pour démanteler cette filière qui alimente un marché parallèle lucratif.

Six arrestations et un mode opératoire rodé

Après des mois d’investigations minutieuses, les enquêteurs du SRTA, appuyés par le GIGN, ont frappé fort. Six individus soupçonnés de participer activement à ce trafic international ont été interpellés. Deux d’entre eux sont actuellement en détention provisoire, tandis que quatre autres ont été placés sous contrôle judiciaire.

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Le réseau opérait selon un schéma bien huilé. Les voitures de luxe étaient d’abord dérobées dans des pays européens où elles abondent, notamment en Suisse et en Allemagne. Ces destinations ne sont pas choisies au hasard : elles concentrent une forte densité de véhicules haut de gamme, cibles privilégiées des trafiquants.

Le maquillage : une spécialité française du réseau

Une fois volées, les voitures franchissaient la frontière française pour subir une transformation complète. Dans des garages complices, clandestins ou légaux en apparence, les trafiquants redonnaient une « virginité » à ces bolides mal acquis. L’opération était chirurgicale : nouvelles plaques d’immatriculation, effacement total des numéros de série (VIN), fabrication de faux documents authentiques.

Ce maquillage méticuleux rendait les véhicules quasi indétectables par les autorités. Ils pouvaient ainsi traverser les frontières en toute légalité apparente, sous une nouvelle identité parfaitement crédible. Le système était d’une efficacité redoutable.

Destination finale : le Moyen-Orient par voie aérienne

L’originalité de ce réseau résidait dans son mode d’expédition. Plutôt que d’utiliser les routes traditionnelles du trafic automobile, les criminels privilégiaient le fret aérien depuis Roissy. Cette méthode plus rapide et moins surveillée permettait d’acheminer rapidement les véhicules vers une clientèle moyen-orientale peu regardante sur la provenance des marchandises.

Ferrari était particulièrement visée, mais l’enquête révèle que d’autres marques de prestige figuraient également au catalogue de ce réseau mafieux. La demande pour ces bolides européens reste forte dans certains pays du Golfe, alimentant un marché noir florissant.

Un phénomène en expansion malgré la crise automobile

Si l’industrie automobile européenne traverse une période difficile, le vol de voitures de luxe, lui, se porte à merveille. Les réseaux mafieux internationaux se structurent, se professionnalisent et développent des ramifications sur plusieurs continents. Ils approvisionnent une clientèle variée : particuliers fortunés recherchant des prix cassés, mais aussi professionnels du secteur automobile peu scrupuleux.

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L’enquête se poursuit activement. Les gendarmes remontent les filières, identifient de nouveaux suspects et localisent d’autres garages impliqués dans ce trafic. À ce stade, le préjudice total est évalué à trois millions d’euros, mais ce chiffre pourrait augmenter au fil des investigations.

Le démantèlement de ce réseau international illustre la sophistication croissante du trafic de voitures de luxe en Europe. Avec un préjudice de 3 millions d’euros, six arrestations et un mode opératoire élaboré combinant vol, maquillage et expédition aérienne, cette affaire révèle l’ampleur d’une criminalité organisée qui cible les véhicules de prestige comme les Ferrari. Malgré les efforts des autorités françaises et la mobilisation du SRTA et du GIGN, ce marché parallèle continue de prospérer, alimenté par une forte demande au Moyen-Orient et une filière bien structurée à travers l’Europe.