Lors de la publication de ses résultats préliminaires pour l’exercice 2023, l’entreprise allemande spécialisée dans l’équipement a souligné que les années 2024 et 2025 seraient plus compliquées que prévu en raison d’une croissance insuffisante du marché électrique.
Le marché des véhicules électriques connaît un retard inattendu
Le marché des véhicules électriques progresse, mais à un rythme moins rapide que prévu. Stefan Hartung, PDG de Bosch, le premier équipementier mondial, a déclaré lors d’une conférence de presse présentant les résultats annuels préliminaires de l’entreprise : « Nous observons un retard dans la pénétration du marché de ces technologies, et l’élan du marché a ralenti ».
Cette situation pousse Bosch à anticiper une année 2024 « plus difficile que prévu ».
En 2023, Bosch a enregistré un chiffre d’affaires de 91,6 milliards d’euros, en hausse de 4 % par rapport à l’année précédente, avec une marge opérationnelle de 5 %. Le groupe vise à augmenter ses ventes en 2024, mais doit repousser son calendrier initial, comme annoncé en décembre dernier.
Initialement, Bosch prévoyait d’atteindre une rentabilité opérationnelle (EBIT) d’au moins 7 % à partir de 2024.
Des défis et des ajustements dans l’industrie automobile
Dans l’industrie automobile, qui représente près de deux tiers de ses revenus, Bosch s’attend à une stagnation du volume de production, ce qui aura un impact sur son activité. Comme ses principaux concurrents allemands, Bosch subit le ralentissement de la demande de voitures, notamment électriques, alors même que le groupe investit massivement dans le développement des technologies pour les véhicules à batterie et connectés.
L’inflation, la hausse des taux d’intérêt et la réduction des aides à l’achat en Allemagne, premier marché européen, ont également freiné l’enthousiasme pour les voitures électriques.
En outre, la concurrence internationale s’intensifie, avec l’émergence de nouveaux équipementiers chinois leaders dans la production de batteries électriques et des entreprises technologiques américaines qui se positionnent sur le marché des logiciels intégrés aux voitures.
Cela a permis au producteur chinois de cellules de batteries CATL, qui équipe notamment Mercedes-Benz, BMW, Volkswagen et Tesla, de devenir le troisième équipementier mondial en termes de revenus, devant l’allemand ZF, selon le classement du cabinet Rolland Berger.
Des ajustements nécessaires dans plusieurs secteurs
Face à cette situation, Bosch souhaite intensifier ses efforts pour améliorer ses coûts et sa compétitivité, selon Markus Forschner, directeur financier du groupe.
Stefan Hartung a déclaré : « Bosch s’attend à un besoin d’ajustement dans plusieurs secteurs, comme celui de la mobilité ». Des discussions sont en cours avec les représentants des salariés alors que Bosch a annoncé en janvier un plan de suppression de 1 200 emplois dans sa division de systèmes électroniques embarqués.
Un mois plus tôt, le groupe avait également prévu un plan de suppression de 1 500 emplois dans deux sites allemands fabriquant des transmissions, des systèmes nécessitant moins de composants et de travail dans les voitures électriques que dans les voitures thermiques. (avec AFP)