Dans un monde automobile dominé par la production de masse et les géants industriels, quelques artisans continuent de porter haut les couleurs de l’excellence britannique.
C’est exactement ce que propose Douglas Larkin avec sa dernière création, la Feroxa, un roadster au charme fou présenté en grande pompe lors du prestigieux Festival of Speed de Goodwood 2025.
Douglas Larkin n’est pas un inconnu dans le milieu automobile. Cet ingénieur britannique a forgé son expertise chez deux monuments de l’industrie : Jaguar Land Rover et Aston Martin. Fort de cette expérience inestimable, il a fondé Capture Point, une entreprise spécialisée dans la numérisation 3D et la rétro-ingénierie, collaborant même avec des écuries de Formule 1.
Mais Larkin avait une vision plus personnelle : créer sa propre voiture de sport. La Feroxa représente ainsi la concrétisation d’un rêve d’ingénieur, mêlant savoir-faire traditionnel et technologies modernes.
L’âme d’une Aston Martin dans un écrin sur mesure
Ne nous y trompons pas : bien que la Feroxa semble être une création totalement originale, elle cache en réalité les entrailles d’une Aston Martin V8 Vantage de la génération 2005-2018. Cette base technique permet à Larkin de s’appuyer sur des fondations éprouvées tout en révolutionnant l’habillage.
Le constructeur britannique conserve donc le châssis en aluminium collé de l’Aston, mais l’habille d’une carrosserie entièrement nouvelle en fibre de carbone. Cette approche intelligente permet d’obtenir un poids à vide inférieur à 1 300 kg, soit près de 200 kg de moins qu’une V8 Vantage d’origine.
Côté motorisation, Larkin propose deux options alléchantes. La version de base conserve le V8 atmosphérique de 4,3 litres, mais optimisé grâce à un volant moteur allégé et un système d’échappement sur mesure avec des collecteurs spécifiques, portant la puissance à 420 chevaux contre 380 dans sa version d’origine.
Pour les plus gourmands, une version V12 de 500 chevaux sera également proposée, reprenant vraisemblablement le moteur de l’ancienne V12 Vantage. Dans tous les cas, une boîte manuelle à six rapports transmet la puissance aux roues arrière, fidèle à l’esprit puriste du projet.
Un design qui fait mouche
Visuellement, la Feroxa séduit immédiatement. Son style évoque les roadsters britanniques des années 1960, avec des références claires à l’AC Ace (qui deviendra plus tard la Shelby Cobra) ou à la délicate Lotus Elan. On décèle même quelques clins d’œil à l’Aston Martin DBR1, ce qui n’est guère surprenant connaissant le passé de son créateur.
La face avant arbore des phares modernes parfaitement intégrés au capot, accompagnés de deux feux de jour LED circulaires qui lui confèrent une signature lumineuse distinctive. L’arrière se montre plus audacieux avec ses deux contreforts voluptueux, ses feux LED et un diffuseur soigneusement dessiné qui témoigne du souci du détail.
La production sera volontairement limitée, chaque voiture étant uniquement construite selon la vision de son propriétaire. Cette approche sur mesure garantit l’exclusivité absolue, mais explique aussi pourquoi seulement une dizaine d’exemplaires verront le jour.
Le prototype présenté à Goodwood était encore en développement, notamment au niveau de l’habitacle qui n’était pas finalisé. Quant au prix, Larkin reste discret, mais on peut légitimement s’attendre à un montant bien supérieur à celui d’une V8 Vantage d’occasion, reflétant le travail artisanal et la rareté du produit fini.
Un retour aux sources
Selon les propres mots de Larkin, « la Feroxa est un retour à la conduite comme événement, brute, mécanique et personnelle. Chaque trajet est une histoire qui mérite d’être racontée ». Cette philosophie résume parfaitement l’esprit de ce projet : offrir une alternative aux supercars aseptisées en privilégiant l’émotion pure.
Dans une époque où l’électrification gagne du terrain et où les aides à la conduite se multiplient, la Feroxa fait figure de résistante. Elle rappelle qu’il existe encore des passionnés prêts à investir leur talent et leur énergie pour perpétuer la tradition des roadsters britanniques.
La Larkin Feroxa s’inscrit ainsi dans la lignée des Morgan, Caterham et autres Ariel, prouvant que l’artisanat automobile anglais n’a pas dit son dernier mot. Pour les amateurs de sensations authentiques et d’exclusivité absolue, cette création représente une opportunité unique de posséder un morceau d’histoire automobile en devenir.
✅ À retenir :
- Création de Douglas Larkin, ancien ingénieur Aston Martin et Jaguar Land Rover
- Basée sur l’Aston Martin V8 Vantage (2005-2018) avec carrosserie inédite en carbone
- Deux motorisations : V8 4,3L de 420 ch ou V12 de 500 ch, toutes avec boîte manuelle
- Production ultra-limitée à une dizaine d’exemplaires uniquement
- Poids inférieur à 1 300 kg pour un rapport poids/puissance exceptionnel
- Design inspiré des roadsters britanniques des années 1960
- Philosophie « retour aux sources » privilégiant l’émotion de conduite pure





