Stellantis : un trafic de pièces détachées à deux millions d’euros démantelé à Vesoul

Léo

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Deux intérimaires du site Stellantis de Noidans-lès-Vesoul ont été arrêtés fin octobre avec des sacs remplis de pièces automobiles neuves. Les investigations ont révélé un trafic organisé depuis plusieurs mois, avec une revente sur Le Bon Coin. Le préjudice pour le constructeur dépasse les deux millions d’euros.

Une arrestation en flagrant délit près d’un grillage découpé

Le 31 octobre, la police de Vesoul a mis fin à un business clandestin qui durait depuis des mois. Deux hommes de 35 et 38 ans ont été interpellés alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le site industriel de Stellantis avec leur butin. Les forces de l’ordre les ont surpris près d’un grillage découpé, deux sacs-poubelle remplis de pièces automobiles neuves à leurs pieds.

L’un des suspects avait garé son véhicule à l’intérieur même du site. Lors de la fouille, les policiers ont découvert 365 euros en liquide dans l’habitacle. Un détail qui n’a rien d’anodin : cette somme correspondrait probablement à des ventes récentes de pièces détachées.

Les deux hommes travaillaient comme intérimaires dans le centre mondial de pièces détachées du constructeur automobile. Un poste qui leur donnait accès à des milliers de références destinées aux marques Peugeot, Citroën et Opel. Autant dire qu’ils avaient le choix pour se servir.

Des perquisitions qui révèlent l’ampleur du trafic

Les enquêteurs ne s’attendaient probablement pas à découvrir une telle quantité de marchandises. Les perquisitions menées aux domiciles des deux intérimaires ont permis de saisir des centaines de cartons remplis de pièces de rechange neuves. Chez le premier suspect, la valeur du stock atteint environ 400 000 euros. Chez le second, elle s’élève à 100 000 euros.

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On imagine difficilement comment ces hommes ont pu accumuler autant de pièces sans éveiller les soupçons plus tôt. Le centre de Vesoul voit transiter quotidiennement un volume impressionnant de marchandises, ce qui a sans doute facilité les détournements.

Le Bon Coin comme plateforme de revente

L’analyse des téléphones portables des suspects a confirmé ce que les enquêteurs soupçonnaient : les pièces volées étaient revendues sur Le Bon Coin. Les deux hommes avaient créé des profils actifs sur la plateforme de petites annonces, où ils écoulaient leur marchandise.

Face aux policiers, ils ont d’abord tenté de minimiser les faits en affirmant que leur activité était récente. Mais les investigations ont rapidement démenti cette version. Le trafic durait depuis plusieurs mois, peut-être même davantage. La direction de Stellantis estime le préjudice total à environ deux millions d’euros.

Un site déjà visé par le passé

Ce qui frappe dans cette affaire, c’est qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé. Le site de Noidans-lès-Vesoul avait déjà été la cible d’un trafic similaire en 2014. À l’époque, 350 000 euros de pièces détachées avaient été détournés. Une somme déjà conséquente, mais bien inférieure au préjudice actuel.

Le site de Vesoul représente un enjeu hautement stratégique pour Stellantis. C’est de là que partent les pièces de rechange pour l’ensemble du réseau européen du groupe. On comprend mieux pourquoi il attire les convoitises.

Quelles suites judiciaires ?

Les gardes à vue ont été levées, mais l’enquête se poursuit sous la supervision d’un magistrat. Le groupement interministériel de recherche (GIR) pourrait être saisi pour approfondir les investigations. Cette structure spécialisée intervient généralement dans les affaires de délinquance économique et financière complexes.

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Plusieurs questions restent en suspens :

  • Les deux intérimaires agissaient-ils seuls ou faisaient-ils partie d’un réseau plus large ?
  • Comment ont-ils pu sortir autant de marchandises sans déclencher d’alerte ?
  • D’autres personnes au sein de l’usine étaient-elles complices ?

Pour Stellantis, cette affaire soulève des interrogations sur la sécurité de ses installations. Comment empêcher de nouveaux détournements dans un centre où transitent quotidiennement des milliers de pièces ? La réponse passera sans doute par un renforcement des contrôles et de la surveillance, même si cela risque de compliquer la logistique quotidienne. Un dilemme classique entre sécurité et efficacité opérationnelle.