Vingt ans déjà pour les radars automatiques !

Léo

Radars : la marge d’erreur officielle de 2023

Le 27 octobre 2003 marque l’inauguration de la première cabine radar, un événement marqué par une grande célébration. Depuis lors, ces cabines radar se sont multipliées et ont évolué en différentes variantes, ayant un impact significatif sur le comportement des conducteurs. Cela a suscité de nombreuses controverses au cours des deux dernières décennies.

La sécurité routière : un long chemin parcouru en 20 ans

Il y a vingt ans, la vie était bien différente sur les routes françaises. Les prix des voitures neuves étaient abordables, le carburant était bon marché, et les trajets longs étaient parcourus rapidement. Cependant, cette période était également marquée par une certaine liberté, voire un laxisme criminel, en matière de sécurité routière. Les amendes pour excès de vitesse étaient rarement appliquées, et les amnisties présidentielles tous les sept ans étaient monnaie courante.

Malheureusement, cette insouciance se traduisait par un nombre élevé de décès sur les routes, avec entre 7 500 et 8 000 morts par an à la fin du siècle dernier. Heureusement, les mentalités ont commencé à changer à la fin des années 90, avec l’introduction de campagnes de sensibilisation plus percutantes et la diffusion d’images choquantes d’accidents mortels. Les Français ont enfin pris conscience de la gravité de la situation et ont accepté la nécessité de mesures plus strictes pour assurer leur sécurité.

L’impact des radars sur la sécurité routière

Depuis l’introduction des radars automatiques en 2003, la sécurité routière en France a connu une évolution significative. Actuellement, le pays compte environ 4 600 radars fixes, semi-fixes ou mobiles, et ces dispositifs ont permis de réduire le nombre de morts sur les routes. Au cours des vingt dernières années, plus de 80 000 personnes ont perdu la vie dans des accidents de la route en France métropolitaine, et même 84 000 si l’on inclut les territoires d’Outre-mer.

Lire aussi :  Nouveau Citroën C5 Aircross : Rennes relance la machine

Les radars ont joué un rôle crucial dans la lutte contre les infractions routières. Depuis leur mise en place, environ 375 millions de flashs ont été enregistrés, ce qui a conduit à la délivrance d’environ 225 millions de PV. Grâce à l’utilisation de radars plus sophistiqués et à la coopération entre les pays membres de l’Union européenne, le taux d’inexploitabilité des flashs est passé de 50 % en 2004 à 35 % aujourd’hui. De plus, environ 150 millions de points ont été retirés au cours des vingt dernières années en raison d’infractions détectées par des systèmes de contrôle automatisés.

Cependant, ces mesures de répression ont également eu un impact financier considérable. Les amendes radars ont généré environ 11 milliards d’euros de recettes au cours des vingt dernières années, et ce chiffre atteint près de 13 milliards si l’on inclut les amendes majorées. Il est donc clair que le contrôle automatisé a été bénéfique en termes de sécurité routière, mais il a également été une source de revenus pour l’État.

Des controverses et des scandales

Malgré les résultats positifs obtenus grâce aux radars, leur introduction n’a pas été sans controverse. Dès le départ, environ 70 % des Français étaient favorables à leur utilisation, mais cette opinion a rapidement changé en raison des erreurs et des excès commis. Par exemple, en 2007, Auto Plus a révélé qu’un rapport de police avait été délibérément dissimulé, montrant que les mesures des radars étaient faussées lorsque l’angle de l’antenne n’était pas respecté.

En mai 2011, le gouvernement a annoncé la suppression des panneaux de signalisation et l’interdiction des avertisseurs de radars, ce qui a suscité une vive réaction de la part du public. Auto Plus a lancé une pétition intitulée « Non aux radars pièges ! », qui a finalement conduit au rétablissement des panneaux de signalisation.

Lire aussi :  Objectif CO₂ 2035 : l’Allemagne bouscule l’Europe, la France joue la carte du pragmatisme

Malheureusement, ces controverses ont entraîné une certaine animosité envers les radars, ce qui s’est traduit par des actes de vandalisme à leur encontre. Les cabines et les radars autonomes ont été régulièrement détruits, et cette opposition a atteint son paroxysme lors du mouvement des Gilets jaunes en 2018-2019.

La sécurité routière en France a connu une véritable transformation au cours des vingt dernières années, grâce notamment à l’introduction des radars automatiques. Bien que ces dispositifs aient permis de réduire considérablement le nombre de morts sur les routes, leur utilisation a également suscité des controverses et des scandales. Il est clair que la répression joue un rôle important dans la prévention des infractions routières, mais il est également essentiel de trouver un équilibre entre sécurité et respect des automobilistes.