Le 6 décembre 2023, les dirigeants de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi se sont rencontrés en France. Les deux constructeurs japonais ont confirmé leur investissement dans Ampere et Nissan envisage également de rejoindre la filiale spécialisée dans l’économie circulaire. L’Inde et l’Amérique du Sud ont été désignées comme les deux principaux axes de leur coopération.
L’Alliance démontre sa solidité avec de nouveaux projets
Lors de la réunion du conseil de l’Alliance qui s’est tenue mercredi 6 décembre 2023 à Boulogne-Billancourt (92), au siège de Renault, aucune annonce fracassante n’a été faite. Cependant, l’objectif était de démontrer que l’Alliance est toujours active et repose sur des bases solides.
Terminés les achats en commun, l’Alliance fonctionne désormais selon un mode projet. « Auparavant, chacun voulait trouver des synergies sans parfois obtenir de résultats concrets, et nous parvenions à des équilibres qui n’apportaient pas grand-chose. Aujourd’hui, ce qui change est que nous avons identifié des projets et tout le monde à cette table voit que les avantages existent« , explique Luca de Meo, directeur général du groupe Renault.
La première confirmation concerne les investissements de Nissan et Mitsubishi, qui vont respectivement injecter 600 millions d’euros et 200 millions d’euros dans Ampere.
La deuxième annonce concerne le fait que Nissan sera également client de Horse, l’entité de Renault spécialisée dans les moteurs hybrides et thermiques. Nissan recevra six familles de boîtes de vitesses et moteurs ainsi que 500 000 pièces par an pour 12 usines. Horse fournira également plusieurs clients industriels, dont Mitsubishi Motors.
Le troisième investissement concerne l’entrée potentielle de Nissan dans la filiale d’économie circulaire de Renault, « The future is neutral », qui regroupe notamment les installations de reconditionnement et de recyclage de l’usine de Flins (78).
Un autre partenaire est également attendu dans cette entité, qui, selon Luca de Meo, « présente des marges à double chiffres ».
Partage de plateformes
Les trois constructeurs collaborent déjà sur de nombreux projets, avec 60 % des véhicules produits partageant une plateforme commune. Ce taux devrait encore augmenter, selon les constructeurs.
La remplaçante de la Nissan Micra, développée sur la base de la future R5, sera produite sur le pôle ElectriCity de Douai (59) et lancée en 2026. Cette coopération permettra notamment à Nissan de réduire de près de 50 % le coût de la nouvelle citadine.
Les nouveaux Nissan Juke, Qasqhai et Leaf électriques, produits à Sunderland, seront basés sur des plateformes EV, développées en collaboration par Renault et Nissan.
Renault produira également quatre véhicules pour Mitsubishi en Europe, dont la Colt et l’ASX basées sur les Renault Captur et Clio. Un troisième véhicule électrique du segment C est également annoncé, ainsi qu’un quatrième modèle sur la nouvelle plateforme C-SUV EV, dont la production sera gérée par Ampere.
En Amérique du Sud, Renault utilisera le Frontier de Nissan tandis que Nissan bénéficiera du petit pick-up de Renault. Un héritier du Duster Oroch, préfiguré par le concept Niagara, sera également développé.
Le marché indien dans le viseur
« Les projets sont suffisants pour justifier l’investissement en Inde, qui dispose d’un marché de plus d’un milliard de consommateurs », justifie Luca de Meo, faisant référence à l’usine de Chennai où le groupe et Nissan sont présents. Au total, dix modèles seront développés et produits, dont cinq sous la marque Nissan et cinq sous la marque Renault, comprenant deux SUV et une citadine électrique pour chaque marque. Le petit modèle électrique, basé sur la plateforme CMF-A EV, sera également commercialisé en Amérique du Sud et probablement en Europe avec la future Dacia Spring.