Le fournisseur automobile prévoit de fermer deux usines en France, situées dans l’Orne et l’Yonne, en raison de pertes d’exploitation et de conditions de marché défavorables. Cette décision met en péril 300 emplois.
Un site historique du groupe Marelli
Les employés du groupe Marelli en France sont confrontés à une situation difficile. Selon les syndicats et une communication de la direction obtenue par l’AFP, l’équipementier automobile a annoncé le 4 octobre 2023 la fermeture de deux usines françaises, à savoir les sites d’Argentan dans l’Orne et de Saint-Julien-du-Sault dans l’Yonne.
Le site d’Argentan, le plus grand des deux, subira la fermeture début 2024 et 167 salariés seront licenciés, selon l’intersyndicale CGT, CFE-CGC, CFDT. Quant à l’usine de Saint-Julien-du-Sault, le projet de l’équipementier menace 125 postes.
La décision de fermeture des usines a suscité de vives inquiétudes sur le plan social. Marelli a justifié cette décision en expliquant que « ces deux dernières années, l’usine n’a travaillé qu’à 30 % de sa capacité ». De plus, l’équipementier a enregistré une perte d’exploitation de plus de 24 millions d’euros entre 2018 et 2022 et a jugé que les prévisions de marché étaient négatives pour les années à venir.
Cette situation préoccupait déjà les équipes locales depuis longtemps. En novembre 2021, une grève avait ébranlé l’usine de l’Yonne, où sont fabriqués des phares arrière haut de gamme pour voitures.
Dans l’Orne, l’intersyndicale a déclaré dans un communiqué qu’après plusieurs mois de mensonges et de tromperies de la part de la direction du groupe Marelli, la sentence était tombée : l’ouverture d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) avec pour seule perspective une fermeture définitive début 2024 du site historique Marelli basé à Argentan depuis 1970.
Cette ancienne usine Solex produit des boîtiers papillons pour des voitures de nombreuses marques, ainsi que pour des motos BMW, par exemple. La CGT, CFE-CGC et CFDT ont regretté que cette annonce ne soit que la conclusion d’un processus de délocalisation décidé et engagé par le groupe depuis plusieurs mois, voyant notamment l’influence de l’actionnaire majoritaire, le fonds américain KKR.
Compétitivité démontrée par des audits
Il convient de rappeler qu’en début d’année, les salariés avaient fait grève pendant trois semaines après avoir découvert des éléments leur faisant craindre une délocalisation des activités de l’usine, notamment en Slovaquie.
Le mouvement social s’était soldé par un accord avec la direction garantissant un an de sursis, avec trois autres pistes envisagées, dont celle d’un repreneur potentiel, a précisé un représentant de l’intersyndicale. Cependant, ces trois pistes ont échoué et en juillet, il a été annoncé que le repreneur abandonnait le projet. Les salariés pensaient cependant être protégés jusqu’au début 2024 grâce à cet accord. À la fin du PSE, 167 salariés se retrouveront sans emploi, face au transfert évoqué de leurs lignes de production en Slovaquie, a indiqué le représentant de l’intersyndicale.
Le maire d’Argentan, Frédéric Leveillé, a exprimé son soutien aux salariés de l’usine, qualifiant la décision de funeste pour les travailleurs et le territoire. Il a souligné que cette décision était incompréhensible, car deux audits récents avaient démontré la compétitivité du site.
La fermeture des usines du groupe Marelli en France, à Argentan et Saint-Julien-du-Sault, a été annoncée, entraînant la suppression de 167 emplois à Argentan et la menace de 125 postes à Saint-Julien-du-Sault. Cette décision est justifiée par le faible taux d’utilisation de l’usine d’Argentan ces deux dernières années et les prévisions négatives du marché. Les syndicats dénoncent un processus de délocalisation initié par l’actionnaire majoritaire et regrettent l’échec des pistes alternatives.
Malgré les audits démontrant la compétitivité du site, les salariés se retrouveront sans emploi face au transfert de la production en Slovaquie. Le maire d’Argentan exprime son soutien aux salariés et remet en question la décision de fermeture.