Préparation d’un nouveau contrat de filière pour le secteur automobile et le gouvernement

Léo

Journée de la filière automobile 2023

Lors de la Journée de la filière automobile, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, s’engage à soutenir le secteur et confirme l’objectif de produire deux millions de voitures électriques en France d’ici 2030.

La filière automobile se prépare à un nouveau contrat de filière pour redéfinir le pacte avec les décideurs politiques

La filière automobile en France se prépare à la signature d’un nouveau contrat de filière entre les acteurs du secteur, à savoir l’industrie et les services. Cette initiative vise à redéfinir le pacte avec les décideurs politiques. Lors de la Journée de la filière automobile qui s’est tenue à Paris le 24 octobre 2024, Luc Chatel, président de la PFA (Plateforme de la filière automobile), a affirmé que « l’électrique n’est plus une option, c’est désormais notre horizon ». Il a également souligné que les politiques devaient accompagner cette transformation.

Objectif : deux millions de voitures électriques produites en France d’ici 2030

Lors de cette journée, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a promis d’accompagner le secteur automobile face à la nécessité de passer rapidement du siècle thermique au siècle électrique. Il a assuré que l’État ne les laisserait pas seuls et a confirmé les objectifs de production d’un million de voitures électriques en France d’ici 2027 et de deux millions d’ici 2030. Il a souligné que le rôle de l’État était de garantir un cadre stable et un soutien à la filière jusqu’à ce que ce soutien ne soit plus nécessaire.

Ces annonces interviennent alors que l’industrie automobile française a déjà été durement touchée par les délocalisations et la crise de la Covid. La production de véhicules en France a diminué de près de 40 % entre 2019 et 2020 et n’a pas encore retrouvé ses niveaux d’avant la pandémie.

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Pour accompagner cette transition, le gouvernement prévoit d’augmenter les aides à l’achat de véhicules électriques à 1,5 milliard d’euros, contre 1,3 milliard d’euros actuellement. Divers types de soutien à l’industrie sont également prévus.

Crédit d’impôts et approvisionnement en métaux rares

À partir du 1er janvier 2024, toute la production de batteries électriques en France pourra bénéficier d’un crédit d’impôts, conformément à la loi Industrie verte parue au Journal officiel le 24 octobre 2023. Bruno Le Maire a affirmé que la France était le premier pays en Europe à mettre en place un dispositif fiscal aussi avantageux pour la production industrielle de technologies nouvelles.

Le gouvernement prévoit également de créer un fonds de dépôts d’une somme de 1,5 milliard d’euros d’ici 2024 pour sécuriser l’approvisionnement national en métaux rares tels que le nickel, le lithium, le cobalt, le graphite et le titane. Une partie de cette somme proviendra de l’État.

D’autres mesures ont été évoquées, telles que la suppression progressive de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises et des allègements de charges pour les salariés rémunérés entre 2,5 et 3,5 fois le Smic.

Le prix de l’électricité et la solidarité de la filière

Le prix de l’électricité est l’un des sujets en cours de négociation. Luc Chatel a souligné que les industriels ne pouvaient pas continuer à investir dans l’automobile en France avec un coût de l’énergie aussi élevé. Bruno Le Maire a assuré que le gouvernement garantirait un prix compétitif tout en permettant à EDF de financer ses investissements dans les énergies renouvelables et le nucléaire.

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En outre, le ministre a exprimé sa vigilance à l’égard des relations entre les donneurs d’ordre et les PME de la filière automobile, notamment en ce qui concerne les délais de paiement. Il a annoncé que la DGCCRF (direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) serait chargée de vérifier les engagements pris pour assurer la solidarité de la filière.