Dédales réglementaires : Les automobilistes perdus

Léo

étude de l

D’après la dernière étude de l’Observatoire de l’automobile Cetelem, les automobilistes sont confus face à plusieurs éléments tels que la motorisation, les prix des véhicules électriques, la méconnaissance des ZFE et l’interdiction des ventes de véhicules thermiques. La multiplication des réglementations relatives à l’automobile déroute complètement les consommateurs qui choisissent d’attendre avant d’effectuer un achat.

L’incertitude pèse sur les intentions d’achat des automobilistes

La mise en place des Zones à Faibles Émissions (ZFE), l’interdiction des ventes de véhicules thermiques d’ici 2035, les prix des véhicules électriques… Les automobilistes sont désorientés et hésitent à prendre des décisions d’achat, révèle la dernière étude de l’Observatoire de l’automobile Cetelem.

Cette étude annuelle, menée par Harris Interactive du 28 juin au 17 juillet 2023 auprès de 15 000 personnes dans 16 pays (Allemagne, Autriche, Belgique, Chine, Espagne, États-Unis, France, Italie, Japon, Mexique, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Royaume-Uni et Turquie), met en évidence l’hésitation des consommateurs à acheter un nouveau véhicule.

En France, le flou entourant ces questions est encore plus marqué, ce qui provoque une immobilisation des achats. Seuls 21 % des Français envisagent d’acquérir une voiture dans les douze prochains mois. 41 % y pensent, mais pas dans ce délai, et 38 % ont abandonné l’idée. Toutefois, il est important de souligner que ces chiffres ne reflètent que des intentions d’achat, précise Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem. En réalité, seulement la moitié de ces intentions se concrétisera et seul un sur cinq optera pour une voiture neuve.

Les freins à l’achat

Plusieurs facteurs expliquent cette hésitation et cette absence de décision. Le choix de la motorisation, par exemple, reste un dilemme pour de nombreux Européens. Alors que le Conseil de l’Union européenne a approuvé la fin des ventes de véhicules thermiques en 2035, les consommateurs n’ont pas encore intégré cette nouvelle réglementation.

Lire aussi :   ALD en bonne voie malgré les coûts élevés de l'intégration de LeasePlan

En effet, la moitié d’entre eux ne pense pas que la voiture électrique remplacera à terme la voiture thermique. De plus, la plupart des Européens (53 % en France) ignorent même qu’une interdiction future est prévue. Bien que 57 % pensent que cette mesure est nécessaire, 62 % estiment qu’elle ne sera pas mise en place ou sera annulée. Ces incertitudes donnent l’impression aux consommateurs que cette mesure est injuste pour les ménages qui ne pourront pas revendre leur voiture thermique (80 % des Européens).

Par ailleurs, l’augmentation du prix de l’électricité est un autre frein à l’achat d’une voiture électrique. 74 % des personnes interrogées estiment que cela pourrait rendre l’utilisation d’une telle voiture trop coûteuse. De plus, 62 % des Européens pensent que les États ne seront pas en mesure de produire suffisamment d’électricité pour répondre à la demande de recharge.

Les ZFE ajoutent à la confusion

La confusion qui règne dans l’esprit des automobilistes concerne également d’autres réglementations, comme les zones à faibles émissions (ZFE). Seuls 58 % des Français estiment ainsi avoir compris ce qui est interdit dans le cadre de ces règlementations. En Europe, 61 % des automobilistes ne connaissent pas leur existence ou ne comprennent pas précisément de quoi il s’agit. Cependant, 82 % d’entre eux estiment que ces mesures sont injustes pour les ménages modestes qui ne peuvent pas se permettre d’acheter des véhicules modernes autorisés dans ces zones. Le prix des véhicules électriques reste la principale raison pour laquelle les automobilistes ne se tournent pas vers ce type d’achat (51 % des personnes interrogées en Europe).

Lire aussi :   Ouverture de stations hydrogène par Carrefour

Tous ces doutes vont à l’encontre des objectifs politiques de décarbonation du parc automobile d’ici 2050. Eric Champarnaud, fondateur du cabinet C-Ways, estime que le marché automobile en France devrait se stabiliser autour de 1,8 million d’immatriculations entre 2023 et 2024. Cependant, il souligne que l’accumulation des commandes non livrées prendra encore près de six mois pour se résorber, ce qui entraînera un vieillissement accéléré du parc automobile.