Le 18 janvier 2024, le cabinet Altares et le groupe BPCE ont publié les chiffres des défaillances d’entreprises. Dans le secteur du commerce et de la réparation de véhicules, les défaillances ont augmenté de 26,1 % en 2023, soit trois fois plus que la moyenne des autres secteurs qui est de +8 %.
La hausse des défaillances d’entreprises dans le secteur automobile en France en 2023
En 2023, le contexte économique français marqué par une faible croissance de 0,8% selon la Banque de France a eu un impact négatif sur le développement des entreprises, et plus particulièrement dans le secteur automobile.
D’après une étude réalisée par le groupe Altares, spécialiste des données d’entreprises, le nombre de défaillances d’entreprises dans ce secteur a augmenté de 26,1%, passant de 1 871 en 2022 à 2 353 en 2023.
Selon Alain Tourdjman, directeur des études et prospective du Groupe BPCE, cette hausse est due à un effet de normalisation post-Covid. La fin des mesures de soutien financier a durement touché les entreprises, en particulier les petites structures, et très peu de secteurs ont été épargnés. Le remboursement de la dette contractée pendant la pandémie a été particulièrement difficile pour les entreprises de ce secteur, qui ont dépassé le niveau de défaillances atteint en 2019 (2 077). Après une forte baisse en 2020 et 2021, le nombre de défaillances est en constante augmentation depuis.
L’inflation a également joué un rôle important, affectant à la fois les marges des entreprises et le pouvoir d’achat des ménages qui sont moins enclins à acheter des véhicules et à les faire réparer. Selon Julien Laugier, économiste au sein du groupe BPCE, les entreprises ont rencontré des difficultés pour financer leur trésorerie, tandis que les dépenses des ménages ont été réduites en raison de l’inflation, ce qui a impacté leurs achats de véhicules.
Le budget alloué à l’achat et à l’entretien de véhicules a ainsi reculé de 7,2% au troisième trimestre 2023 par rapport à 2019, selon les chiffres de l’Insee.
Les régions les plus touchées par les défaillances
Parmi les régions les plus touchées par les redressements et les liquidations judiciaires directes, l’étude d’Altares met en évidence l’Île-de-France en tête avec 446 procédures, suivie par l’Auvergne-Rhône-Alpes avec 279 et la région Occitanie avec 249 défaillances en 2023. Ces régions, qui abritent une concentration importante d’entreprises du secteur du commerce et de la réparation de véhicules, ont connu une hausse de 45,6% par rapport à l’année précédente.
Cependant, une accélération de la consommation des ménages est prévue pour 2024, ce qui laisse supposer que les défaillances dans le secteur du commerce vont ralentir.
Un impact limité sur l’emploi
Selon Jocelyn Gombault, responsable de projet à l’observatoire de branche des services de l’automobile, la majorité des défaillances concernent les entreprises sans employés ou les micro-entreprises, ce qui limite l’impact sur l’emploi.
Il souligne également que la branche de l’entretien et de la réparation du secteur n’est pas la plus touchée par les défaillances, qui sont principalement attribuables au commerce. La demande croissante d’entretien et de réparation s’explique par le vieillissement du parc automobile. En 2023, la branche de l’entretien et de la réparation a même créé 3 000 emplois. Bien que les entreprises du commerce de véhicules aient connu une légère diminution des emplois en début d’année par rapport à 2022, la fin de l’année a été relativement stable. Ainsi, la situation actuelle n’est pas comparable aux années difficiles de 2012-2013 sur le plan de l’emploi.