La nouvelle version du grand utilitaire électrique de Mercedes-Benz, l’eSprinter, a été entièrement revue et propose maintenant une gamme variée de versions (carrosseries, motorisations, batteries…) qui le positionnent en tête de sa catégorie. La concurrence est également très active.
Mercedes-Benz Vans se lance dans le marché des grands utilitaires électriques en fin 2020 avec l’eSprinter. Cependant, cette première proposition était déjà limitée, avec une seule version disponible au catalogue, un fourgon de 11 m3 équipé d’une batterie de 41 kWh ou 55 kWh, offrant une autonomie maximale de 157 km. L’objectif était clairement la livraison du dernier kilomètre.
Malgré des volumes modestes, les ventes de l’eSprinter ont été relativement stables au fil du temps. En 2021, 496 exemplaires ont été immatriculés en France, puis 515 en 2022 et 561 en 2023. La concurrence, à quelques exceptions près, n’a pas fait mieux, à l’exception de Ford et de son E-Transit, le seul modèle offrant une autonomie de plus de 300 km. L’année dernière, Ford a écrasé la concurrence avec 3 306 immatriculations en France.
Cependant, en 2024, la donne va changer. La plupart des constructeurs arrivent sur le marché avec des propositions offrant une autonomie élevée et une polyvalence pour répondre aux attentes des professionnels. Renault présentera le nouveau Master E-Tech, Stellantis proposera les nouveaux Peugeot e-Boxer, Citroën ë-Jumper et Opel Movano-e, Toyota lancera le Proace Max, et Mercedes-Benz dévoilera la deuxième génération de l’eSprinter.
Le nouveau eSprinter bénéficie d’une révolution technologique majeure. Les changements sont si importants qu’il a fallu près d’un an et demi entre notre première prise de contact avec le produit et nos premiers essais.
Nouvelles configurations et performances améliorées
La première modification notable est que l’eSprinter est désormais disponible en version fourgon et châssis simple cabine. Mercedes-Benz a décidé de ne pas proposer de version transport de personnes ni de châssis double cabine. En ce qui concerne le fourgon, il existe deux longueurs et deux hauteurs, offrant un volume de chargement allant de 9 à 14 m3. La charge utile peut atteindre 1 300 kg. Pour le châssis simple cabine, deux longueurs sont également disponibles.
Le VUL électrique est également mieux équipé sous le capot, avec deux moteurs au choix développant 136 ch et 204 ch (400 Nm de couple), contre 116 ch auparavant. Cela lui confère une meilleure vélocité, même si la vitesse maximale est limitée à 90 km/h par défaut. Il est possible de débrider la vitesse en option pour atteindre 120 km/h. Une autre modification importante est que l’eSprinter est désormais une propulsion, avec le moteur situé à l’essieu arrière.
Trois options de batterie
Le deuxième point clé de cette nouvelle génération est la large gamme de batteries proposées : 56 kWh, 81 kWh et 113 kWh. Ces batteries au lithium-fer-phosphate ne contiennent ni cobalt ni nickel. L’autonomie varie en fonction de la longueur et du poids total autorisé en charge (PTAC). En plus des versions classiques de 3,5 tonnes, il existe des versions allant jusqu’à 4,25 tonnes homologuées N2, mais qui peuvent être conduites avec un permis B. Le poids de la batterie peut être déduit pour respecter les limites de poids imposées par la réglementation.
En termes d’autonomie, le nouvel eSprinter offre une meilleure performance que la génération précédente. L’autonomie varie de 192 km pour le fourgon long à toit surélevé avec la batterie de 56 kWh à 443 km pour le fourgon long à toit surélevé avec la grande batterie. Les autonomies des versions châssis simple cabine seront annoncées ultérieurement. Les commandes sont ouvertes depuis mi-janvier, mais seules les versions fourgon avec les batteries de 56 kWh ou 113 kWh sont disponibles pour le moment.
Recharge rapide
En ce qui concerne la recharge, Mercedes-Benz a prévu plusieurs options. La puissance de charge est de 7,4 kW, 11 kW ou 22 kW (fin 2024) en courant alternatif, et de 50 kW ou 115 kW (en option) en courant continu. Les clients doivent choisir la puissance de charge en fonction de leurs besoins lors de la commande. En utilisant une puissance de charge de 115 kW, la batterie de 56 kWh se recharge à 80 % en seulement 28 minutes, contre 42 minutes pour la batterie de 113 kWh.
Gestion de l’énergie et équipements supplémentaires
L’eSprinter est équipé d’une pompe à chaleur, ce qui permet d’économiser de l’énergie. Le conducteur peut également choisir son mode de conduite et le niveau de récupération d’énergie au freinage. Lors de notre essai du fourgon long avec la grande batterie, nous avons pu constater une consommation de 22 kWh sur un parcours varié de 53 km, en adoptant une conduite éco-responsable. Cette sobriété est comparable à celle de certaines berlines.
Mercedes-Benz a également ajouté de nouveaux équipements à cette nouvelle version de l’eSprinter. Les aides à la conduite sont plus nombreuses, à la fois pour répondre à la nouvelle législation européenne GSRII et pour obtenir les meilleurs scores (niveau Gold) aux tests EuroNCAP. En France, le véhicule est proposé en deux finitions : Pro et Select. La finition de base, Base, n’a pas été retenue. Le véhicule est donc bien équipé dès le départ, avec la climatisation et une banquette deux places de série. Parmi les équipements disponibles, on trouve le système MBUX avec un écran de 10,25 pouces, un volant chauffant, un rétroviseur intérieur numérique et un combiné d’instruments numériques. Cependant, la suspension pneumatique et la transmission intégrale restent réservées aux versions thermiques.
Disponibilité internationale et prix
Contrairement à la génération précédente réservée à l’Europe, la nouvelle génération de l’eSprinter est commercialisée aux États-Unis et au Canada, mais uniquement en version fourgon long à toit surélevé avec la batterie de 113 kWh. Une partie de la production de l’utilitaire a lieu aux États-Unis, dans l’usine de North Charleston, en Caroline du Sud. Pour l’Europe, les usines de Düsseldorf (fourgons) et de Ludwigsfelde (châssis) en Allemagne sont mobilisées. Mercedes-Benz a investi 350 millions d’euros dans le nouvel eSprinter entre 2021 et 2024, dont 150 millions d’euros dans l’adaptation des usines.
En France, le prix de départ de l’eSprinter est de 58 160 euros HT pour la version fourgon court avec la batterie de 56 kWh. Le prix atteint 87 268 euros HT pour le fourgon long avec la batterie de 113 kWh. Ces tarifs peuvent sembler élevés, mais il convient de noter que le Fiat eDucato, qui offre une autonomie de 400 km avec une batterie de 110 kWh, débute à 55 400 euros HT.
Mercedes-Benz Vans estime que la version électrique représentera 15 % des ventes de Sprinter en 2024. La demande devrait se concentrer sur les deux premiers niveaux de batteries, qui sont plus abordables financièrement. Le châssis simple cabine devrait représenter 30 % des ventes.
En conclusion, l’eSprinter de Mercedes-Benz représente une évolution majeure dans le segment des grands utilitaires électriques. Avec des améliorations significatives en termes de performances, d’autonomie et d’équipements, il s’adresse aux professionnels à la recherche d’une solution électrique polyvalente et performante.