Étant donné que les propositions de Stellantis ne sont pas jugées satisfaisantes, le syndicat américain a décidé de mettre en arrêt l’une des principales usines du constructeur située dans le Michigan. Cette grève concerne plus de 40 000 salariés affiliés à l’UAW.
Le syndicat américain UAW appelle à la grève dans une usine Stellantis
Les négociations entre le syndicat américain UAW et les constructeurs avancent, mais l’UAW n’est pas satisfait. L’organisation présidée par Shawn Fain a appelé à l’arrêt de l’usine Stellantis dans le Michigan.
Lundi matin, 6 800 membres de l’UAW de l’usine d’assemblage de Sterling Heights (Shap) ont rejoint la grève, arrêtant la production de la plus grande et plus lucrative usine de Stellantis aux États-Unis, a annoncé le syndicat dans un communiqué.
Cela porte le nombre total de grévistes chez Ford, General Motors et Stellantis à plus de 40 000, sur leurs 146 000 employés encartés à l’UAW.
Stellantis s’est dit « indigné » par cette décision, estimant dans un communiqué que « la stratégie dérangeante de l’UAW de «blesser» » les trois constructeurs « aura des conséquences durables » sur le secteur et sur les économies locale et nationale.
Le groupe explique avoir déposé jeudi matin une offre améliorée, comprenant une hausse salariale de 23 % sur quatre ans, une augmentation de près de 50 % des contributions au plan d’épargne pour les retraites et des garanties en matière de sécurité d’emplois.
Évoquant des « conversations semblant constructives » qui s’en sont suivies, il affirme être toujours dans l’attente d’une contre-proposition. D’après une source proche des tractations, les négociations sont « très actives » et « intenses ».
« Stellantis reste à la traîne »
Bien qu’ayant le chiffre d’affaires le plus élevé, les bénéfices les plus hauts (en Amérique du Nord et dans le monde), les plus importantes marges opérationnelles et le plus de liquidités en réserve, Stellantis reste à la traîne derrière à la fois Ford et General Motors, écrit lundi le syndicat.
Selon lui, le groupe a présenté la « pire offre » concernant notamment l’évolution salariale, la rémunération des travailleurs temporaires ou encore les mesures d’adaptation au coût de la vie (Cola).
Des responsables de la permanence syndicale de Shap s’affairaient lundi matin à l’usine pour organiser la logistique liée au débrayage, en particulier pour l’inscription des employés au fond d’aide du syndicat. Les grévistes, ainsi que les travailleurs licenciés faute d’activité dans les sites non-grévistes, reçoivent en effet 500 dollars par semaine.
Des revendications sans précédent
Ce mouvement « est destiné à nous aider à obtenir une convention collective juste et équitable », a expliqué à l’AFP Michael Spencer, vice-président de cette antenne syndicale. « Ils vont dans la bonne direction mais ils ne sont pas encore arrivés au bout », a-t-il fait valoir.
Depuis le début des négociations en juillet, les constructeurs ont revu à la hausse leurs propositions, les qualifiant désormais de « record », mais pas suffisamment pour le syndicat.
Shawn Fain a reconnu le 20 octobre 2023 que les offres étaient sans précédent mais « elles interviennent après des décennies de baisses record ». Kumar Galhotra, un dirigeant de Ford, a affirmé le 12 octobre que le groupe avait « atteint la limite ».
Il a vanté une offre « incroyablement positive » qui hisserait le personnel de Ford parmi les 25 % des meilleurs emplois aux États-Unis en termes de salaires horaires et d’avantages. (avec AFP)