Fort décrochage des équipementiers automobiles européens

Léo

résultats équipementiers européens

Selon une étude réalisée par le cabinet Roland Berger, les équipementiers et fournisseurs automobiles européens connaissent une détérioration de leurs performances financières plus prononcée que dans le reste du monde. L’étude souligne que cela est dû au décalage du continent par rapport à l’évolution de la chaîne de valeur et des métiers de l’industrie automobile.

Les fournisseurs automobiles européens en difficulté : une étude confirme le décrochage

Une étude réalisée par le cabinet Roland Berger confirme les craintes de l’industrie automobile : les fournisseurs de l’automobile sont en décrochage. Cette étude annuelle, basée sur les résultats de 2022, révèle une détérioration continue des performances et des perspectives pour le secteur, même après la crise sanitaire et les problèmes d’approvisionnement.

Selon Olivier Hanoulle, associé au cabinet Roland Berger en charge de l’industrie automobile, c’est en Europe que les effets de cette situation sont les plus ressentis. En effet, la hausse des prix de l’énergie et des matières premières, les problèmes d’approvisionnement liés au conflit en Ukraine, ainsi que le rythme d’électrification du marché pèsent lourd sur cette région. De plus, la baisse des volumes du marché et l’absence de perspectives de rebond sont également des facteurs préoccupants.

Les fournisseurs européens affichent des performances financières faibles

En conséquence, les équipementiers européens affichent les marges les plus faibles parmi les principaux marchés mondiaux. Leur marge opérationnelle est de 3,7 %, soit une baisse de deux points par rapport à l’année précédente. En Chine et en Amérique du Nord, cette marge se situe autour de 5 et 5,5 %.

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L’Europe enregistre également le taux de croissance annuel moyen le plus faible entre 2015 et 2022, avec seulement 0,2 %. En comparaison, la Chine affiche un taux de croissance de près de 9 % sur la même période, et la Corée du Sud de 7,3 %. Bien que l’Amérique du Nord et le Japon aient des taux de croissance inférieurs, ils restent néanmoins significativement plus élevés (+2,5 %).

De plus, les fournisseurs européens souffrent d’un écart croissant en matière de flux de trésorerie par rapport à leur niveau d’avant-crise. Cet écart est d’environ 40 points en Europe, tandis que la Chine affiche déjà des performances supérieures (+5 points). L’Amérique du Nord se situe à 20 points de son niveau d’avant-Covid, et le Japon à 15 points.

Les Européens laissés de côté dans la nouvelle chaîne de valeur automobile

Cette disparité géographique reflète également l’évolution de la chaîne de valeur, qui est nettement moins favorable aux Européens. En effet, la marge opérationnelle des équipementiers traditionnels est de 4,6 %, soit deux fois moins que celle des fournisseurs de batteries. Les fabricants de semi-conducteurs enregistrent quant à eux une marge moyenne de 29,7 %, tandis que les spécialistes du logiciel atteignent plus de 34 %. Ainsi, de nombreux métiers de l’industrie automobile ont été largement pris en charge par des pays en dehors de l’Europe.

Selon Olivier Hanoulle, la situation actuelle est historiquement basse et il n’y a aucun signe de rebond en 2023, voire les années suivantes. Il estime que les fournisseurs européens resteront les plus touchés par cette situation et qu’une consolidation du secteur sera nécessaire en l’absence de reprise des volumes.

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