Le cabinet Roland Berger a réalisé une étude visant à revitaliser l’emploi dans l’industrie automobile. Leurs recommandations pourraient conduire à la création de 35 000 à 45 000 emplois en France.
Opportunités de la sous-traitance automobile en France : une étude optimiste pour la transition énergétique
Une étude réalisée par le cabinet Roland Berger pour la Plateforme automobile (PFA) et la Direction générale des entreprises (DGE) met en évidence les opportunités liées à la sous-traitance automobile en France. Malgré une diminution des emplois dans l’industrie automobile ces dernières années, le cabinet estime que les transitions énergétique, digitale et décarbonée pourraient dynamiser le secteur. Selon cette étude, l’Europe pourrait connaître une croissance de 140 milliards d’euros et la création de 245 000 emplois, dont 35 000 à 40 000 en France.
Les défis et les opportunités de la transition énergétique
La première partie de l’étude met en évidence les défis auxquels fait face l’industrie automobile en France. Au cours des quinze dernières années, les emplois en amont de la filière ont diminué de 2% par an en moyenne, principalement en raison de la concurrence des pays à bas coûts de main-d’œuvre. L’étude montre que cette tendance pourrait s’accélérer avec l’émergence des véhicules électriques, qui nécessitent moins de main-d’œuvre, ainsi que la concurrence des acteurs chinois sur le marché.
Cependant, malgré ces défis, le rapport de Roland Berger reste optimiste. Le cabinet identifie 120 opportunités de marché regroupées en trois grandes thématiques : transition énergétique, transformation numérique et économie circulaire. Selon le cabinet, ces trois tendances majeures pourraient redonner un élan à la filière de sous-traitance automobile européenne, notamment en France.
Dans le cadre de la transition énergétique, l’étude prévoit une augmentation significative des véhicules électriques. En 2035, 97% des véhicules légers pourraient être électriques, contre seulement 16% en 2023. Pour le cabinet, cela représente une opportunité pour le secteur en termes de nouveaux composants, de demande en cellules de batterie et d’hydrogène. L’étude anticipe une croissance de 11% de ce marché d’ici 2035, atteignant ainsi 109 milliards d’euros.
Les opportunités de l’économie circulaire et de la transformation numérique
L’étude met également en lumière les opportunités offertes par l’économie circulaire et la transformation numérique. En 2030, 15% de la masse des véhicules devra être composée de plastique recyclé dans l’Union européenne, tandis que les batteries devront contenir 12% de lithium recyclé d’ici 2036. Les recommandations de Roland Berger suggèrent que la France pourrait saisir ces objectifs européens en matière de recyclage, ce qui pourrait représenter un marché de près de 31 milliards d’euros d’ici 2035. L’étude identifie également le numérique comme un marché à fort potentiel, pesant 35 milliards d’euros en Europe d’ici 2035.
Perspectives encourageantes pour l’emploi et l’économie
En moyennant une stratégie industrielle, le cabinet estime que ces opportunités pourraient créer un marché de plus de 170 milliards d’euros en 2035. Cette croissance s’accompagnerait de la création de 245 000 emplois en Europe, dont 35 000 à 45 000 en France. Ces emplois seraient principalement liés à la production de cellules de batterie et à l’économie circulaire, qui ne nécessitent pas ou peu de délocalisation. Cependant, le cabinet met en garde que la France doit se positionner stratégiquement pour bénéficier de ces opportunités.
Pour cela, Roland Berger propose plusieurs leviers, tels que l’implantation d’acteurs spécialisés dans les composants de véhicules électriques sur le marché européen et le développement d’un écosystème autour des cellules de batterie pour garantir une indépendance technologique dans l’électrification.